ellauri033.html on line 447: L’auteur des Chansons joyeuses était alors amateur de vins et très libre sur le plan des mœurs. Il faut signaler une amitié particulière peu connue qui avait uni Maurice Bouchor et Paul Bourget. Ce dernier écrivait à Bouchor quand il avait 15 ans des lettres enflammées auxquelles l’adolescent n’était pas inseänsible. Bourget à cette époque était son « précepteur ». Il faut savoir que Paul Bourget est présent dans l’Album zutique et qu’il fréquentait le groupe des Vivants auquel on l’associe à tort. Il semble que Bouchor n’ait pas craint dans sa première jeunesse de passer pour un homosexuel, peut-être par provocation.
ellauri150.html on line 275: Christophe l’attirait, pour beaucoup de raisons, dont la première était qu’il n’était pas attiré par elle. Il l’attirait encore, parce qu’il était différent de tous les jeunes gens qu’elle connaissait : elle n’avait jamais essayé encore d’une potiche de cette forme et de ces aspérités. Il l’attirait enfin, parce qu’experte, de race, à évaluer du premier coup d’œil le prix exact des potiches et des gens, elle se rendait parfaitement compte qu’à défaut d’élégance, Christophe avait une solidité, qu’aucun de ses bibelots parisiens ne pouvait lui offrir.
ellauri150.html on line 277: Elle faisait de la musique, comme la plupart des jeunes filles oisives d’à présent. Elle en faisait beaucoup et peu. C’est-à-dire qu’elle en était toujours occupée, et qu’elle n’en connaissait presque rien. Elle tripotait son piano, toute la journée, par désœuvrement, par pose, par volupté. Tantôt elle en faisait, comme du vélocipède. Tantôt elle pouvait jouer bien, très bien, avec goût, avec âme, — (on eût presque dit qu’elle en avait une : il suffisait, pour cela, qu’elle se mît à la place de quelqu’un qui en avait une). — Elle était capable d’aimer Massenet, Grieg, Thomé, avant de connaître Christophe. Mais elle était aussi capable de ne plus les aimer, depuis qu’elle connaissait Christophe. Et maintenant, elle jouait Bach et Beethoven très proprement, — (ce qui, à la vérité, n’est pas beaucoup dire) ; — mais le plus fort, c’était qu’elle les aimait. Au fond, ce n’était ni Beethoven, ni Thomé, ni Bach, ni Grieg, qu’elle aimait : c’étaient les notes, les sons, ses doigts qui couraient sur les touches, les vibrations des cordes qui lui grattaient les nerfs comme autant d’autres cordes, son épiderme chatouillé.
ellauri150.html on line 337: Elle jouait son morceau, s’appliquant de son mieux ; et, comme elle était habile, elle y réussissait très passablement, parfois même assez bien. Christophe, qui n’était pas dupe, riait en lui-même de l’adresse « de cette sacrée mâtine (sekarotuinen narttu), qui jouait, comme si elle sentait ce qu’elle jouait, quoiqu’elle n’en sentît rien ». Il ne laissait pas d’en éprouver pour elle une sympathie amusée. (Narsismimarkkeri!) Colette, de son côté, saisissait tous les prétextes pour reprendre la conversation, qui l’intéressait beaucoup plus que la leçon de piano. Christophe avait beau s’en défendre, prétextant qu’il ne pouvait dire ce qu’il pensait, sans risquer de la blesser : elle arrivait toujours à le lui faire dire ; et plus c’était blessant, moins elle en était blessée : c’était un amusement pour elle. Mais comme la fine mouche sentait que Christophe n’aimait rien tant que la sincérité, elle lui tenait tête hardiment, et discutait mordicus (izepäisesti). Ils se quittaient très bons amis.
ellauri172.html on line 150: Un Comte quelconque nomme Alcool vit couché dans un cercueil sa dame de volupté, sa pâlissante épousée, Véra, son désespoir. La nuit dernière, sa bien-aimée s’était évanouie en des joies si profondes que son cœur avait défailli. Cependant leur nature était des plus étranges, en vérité ! Certaines idées, celles de l’âme, par exemple, de l’Infini, de Dieu même, étaient comme voilées à leur entendement. La foi d’un grand nombre de vivants aux choses surnaturelles n’était pour eux qu’un sujet de vagues étonnements. Au lieu de cela, les deux amants s’ensevelirent dans l’océan des joies languides et perverses. Veera oli Madonnan näköinen, tottakai. Veera oli kulkija luonnoltaan. Jätkät sätkät parrunpätkät, jasen tervahöyryn nimi, oli PRINSESSA ARMAADA! Continuons.
ellauri172.html on line 565: M. Reniant ne croyait pas que ces hosties fussent Dieu. Il n’avait pas là-dessus le moindre doute. Pour lui, ce n’étaient que des morceaux de pain à chanter, consacrés par une superstition imbécile, et pour lui, comme pour toi-même, mon pauvre Rançonnet, vider la boîte aux hosties dans l’auge aux cochons, n’était pas plus héroïque que d’y vider une tabatière ou un cornet de pains à cacheter.
ellauri172.html on line 581: Ce major Ydow, ce diable d’homme, avec cette femme en sautoir… Il n’était pas Français, à ce qu’il paraît. . Ce n’est pas tant pis pour la France. Il était né je ne sais où et de je ne sais qui, en Illyrie ou en Bohême, je ne suis pas bien sûr…
ellauri172.html on line 587: Il faisait son devoir, mais il ne faisait jamais plus que son devoir. Je l’ai rencontrée très frappante dans un des bustes d’Antinoüs… tenez ! Antinoushan oli homo! Ce n’était pas Endymion : c’était un tigre, ristiverinen… Endymion oli kreikkalaisessa mytologiassa komea paimen, joka perusti Eliin kaupungin, jonka kuningas hän oli. Endymion, johon kuun jumalatar Selene rakastui, oli Zeuksen pojanpoika. Tarun mukaan jumalatar Selene rakastui Endymioniin ja synnytti hänelle viisikymmentä tytärtä. Taas tuli halkiohaara! Niitä typeriä epyllejä taas.
ellauri172.html on line 604: — Virgile aussi s’appelait « le pudique, » et il a écrit le Corydon ardebat Alexim, — insinua Reniant, qui n’avait pas oublié son latin. — Et ce n’était pas une ironie, — continua Mesnilgrand, car Virgile etait un pédé.
ellauri172.html on line 621: Tai se oli taas ton ämmän vika! La Circé antique, qui changeait les hommes en bêtes, n’était rien en comparaison de cette Pudica, de cette Messaline-Vierge, avant, pendant et après.
ellauri172.html on line 670: « — Ah ! notre enfant ! — fit-elle, en éclatant de rire. — Il n’était pas de toi !
ellauri172.html on line 672: « J’imaginai ce qui dut se passer dans les yeux verts du major, en entendant son miaulement étranglé de chat sauvage. Il poussa un juron à fendre le ciel. — Et de qui est-il ? garce maudite ! — demanda-t-il, avec quelque chose qui n’était plus une voix.
ellauri172.html on line 676: « — Tu ne le sauras pas ! — dit-elle, en le narguant. Et elle le cingla de ce tu ne le sauras pas ! mille fois répété, mille fois infligé à ses oreilles ; et quand elle fut lasse de le dire, — le croiriez-vous ? — elle le lui chanta comme une fanfare ! Puis, quand elle l’eut assez fouetté avec ce mot, assez fait tourner comme une toupie sous le fouet de ce mot, assez roulé avec ce mot dans les spirales de l’anxiété et de l’incertitude, cet homme, hors de lui, et qui n’était plus entre ses mains qu’une marionnette qu’elle allait casser ; quand, cynique à force de haine, elle lui eut dit, en les nommant par tous leurs noms, les amants qu’elle avait eus, et qu’elle eut fait le tour du corps d’officiers tout entier : « Je les ai eus tous, — cria-t-elle, — mais ils ne m’ont pas eue, eux ! Et cet enfant que tu es assez bête pour croire le tien, a été fait par le seul homme que j’aie jamais aimé ! que j’aie jamais idolâtré ! Et tu ne l’as pas deviné ! Et tu ne le devines pas encore ? »
ellauri172.html on line 686: « — Ah ! il n’était pas à moi, abominable gouge ! — s’écria-t-il. Et j’entendis, sous sa botte de dragon, grincer et s’écraser le cristal de l’urne, et piétiner le cœur de l’enfant qu’il avait cru son fils !
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