ellauri014.html on line 1040: Alors il me remit la lettre. Elle était de Laure. Je ne l’ouvris pas sans émotion. « L’amour a vaincu, me disait-elle ; vous avez voulu m’épouser ; je suis contente. Votre ami m’a dicté mon devoir ; je le remplis sans regret. En vous déshonorant, j’aurais vécu malheureuse ; en vous laissant votre gloire, je crois la partager. Le sacrifice de tout mon bonheur à un devoir si cruel me fait oublier la honte de ma jeunesse. Adieu, dès cet instant je cesse d’être en votre pouvoir et au mien. Adieu pour jamais. O Edouard ! ne portez pas le désespoir dans ma retraite ; écoutez mon dernier vœu. Ne donnez à nulle autre une place que je n’ai pu remplir. Il fut au monde un cœur fait pour vous, et c’était celui de Laure. »
ellauri151.html on line 70: Gide, dans ce roman, est influencé par Hegel (La conscience malheureuse), Rousseau et Condillac (l'éducation).
ellauri151.html on line 282: Dilthey a le premier noté l’importance d’un texte de jeunesse de Hegel et y a signalé comme une première esquisse de ce que sera plus tard «la conscience malheureuse». On sait quelle importance revient à la conscience malheureuse dans la Phénoménologie de Hegel, et plus tard encore dans la Philosophie de la Religion. Sous une forme abstraite la conscience malheureuse est la conscience de la contradiction entre la vie finie de l’homme et sa pensée de l’infini. « En pensant je m’élève à l’absolu en dépassant tout ce qui est fini, je suis donc une conscience infinie et en même temps je suis une conscience de soi finie et cela d’après toute ma détermination empirique... Les deux termes se cherchent et se fuient — je suis le sentiment, l’intuition, la représentation de cette unité et de ce conflit et la connexion de ces termes en conflit... je suis ce combat, je ne suis pas un des termes engagés dans le confit, mais je suis les deux combattants et le combat lui-même, je suis le feu et l’eau, qui entrent en contact et le contact et l’unité de ce qui absolument se fuit. » La conscience malheureuse qui dans la Phénoménologie trouve son incarnation historique dans le judaïsme et dans une partie du moyen âge chrétien est en effet la conscience de la vie comme du malheur de la vie. L’homme s’est élevé au-dessus de sa condition terrestre et mortelle ; il n’est plus que le conflit de l’infini et du fini, de l’absolu qu’il a posé en dehors de la vie, et de sa vie réduite à la finitude…
xxx/ellauri442.html on line 297: Ca allait pas si bien pour André Compte-Sponville (1952-). Au sortir d'une enfance «plutôt malheureuse» passée rue Ledion à Paris 14e, «dans une famille déchirée, avec un père très méprisant, une mère aimante mais dépressive», André Comte-Sponville s'est «découvert peu doué pour la vie, peu porté au bonheur, davantage doué pour l’angoisse, la mélancolie : raison pour laquelle [il a] besoin de philosopher. En 1995, son septième livre, Petit Traité des grandes vertus, est un succès, vendu en France à 300 000 exemplaires (hors poche) et traduit en vingt quatre langues. Désormais célèbre, il se trouve définitivement libéré des contraintes financières. Il est souvent invité sur les plateaux télévisés. En 2006, il en fait une activité commerciale. Membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir sans dignité, qui déclare que « la liberté de choix est une valeur plus haute que la vie», il siège au Comité consultatif national d'éthique de mars 2008 à mars 2016.
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