ellauri033.html on line 447: L’auteur des Chansons joyeuses était alors amateur de vins et très libre sur le plan des mœurs. Il faut signaler une amitié particulière peu connue qui avait uni Maurice Bouchor et Paul Bourget. Ce dernier écrivait à Bouchor quand il avait 15 ans des lettres enflammées auxquelles l’adolescent n’était pas inseänsible. Bourget à cette époque était son « précepteur ». Il faut savoir que Paul Bourget est présent dans l’Album zutique et qu’il fréquentait le groupe des Vivants auquel on l’associe à tort. Il semble que Bouchor n’ait pas craint dans sa première jeunesse de passer pour un homosexuel, peut-être par provocation.
ellauri055.html on line 78: Les deux hommes ont quinze ans de différence. Stefan Zweig s'intéresse aux lettres européennes et il a déjà traduit quelques œuvres d'auteurs anglais, français et belges. La découverte en 1907 des premiers volumes de Jean-Christophe sera décisive dans sa rencontre avec l'auteur. Il est séduit par la portée universelle de l’œuvre de Romain Rolland et plus encore par l’homme auquel il rend visite, pour la première fois en février 1911, dans son appartement du 162, boulevard du Montparnasse. Les deux hommes partagent un amour pour la musique, une même foi en l'humanité et le sentiment d'appartenir à une civilisation, une culture commune, dont Romain Rolland esquisse les contours dans « la chevauchée européenne de Jean-Christophe ». Les deux écrivains entretiendront une correspondance suivie et intense entre 1910 et 1940 : 945 lettres ont été retrouvées (509 de Stefan Zweig dont une centaine en allemand, et 436 pour Romain Rolland). Cette correspondance est d'une importance capitale pour l'histoire des intellectuels du début du XXe siècle.
ellauri145.html on line 262: Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre. Cette frustration colérique d'un Idéal non réalisé, auquel il ne renonce pourtant pas. Il accompagne finalement le titre de l'ouvrage complet : Spleen et Idéal. Ce spleen éveille un espoir, aisément distinguable dans ses textes les plus sombres : « Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, riche, mais impuissant » LXXVII.
ellauri145.html on line 285: D'humeur dépressive, l'auteur des Fleurs du mal effectue plusieurs tentatives de suicide. Son état psychique l'inspire artistiquement. Il s'y complaît même, non sans masochisme. Mais son spleen s'inscrit toujours dans sa quête de l'idéal, auquel il accède parfois grâce à de secrètes correspondances.
ellauri162.html on line 266: En 1949, le ministère de l'Éducation nationale fit savoir à Marcel Aymé qu'il allait être inscrit sur la liste de la prochaine promotion de la Légion d'honneur. Il se souvint alors du « blâme sans affichage » auquel il avait été condamné en 1946 pour avoir vendu sous l'occupation un scénario à la Continental film et refusa. En outre, l'année suivante, il déclina la proposition faite publiquement par François Mauriac de présenter sa candidature à l'Académie française : « Combien d'écrivains auront refusé presque simultanément l'Académie française et la Légion d'honneur ? s'est interrogée Gabrielle Rollin dans le magazine Lire.
ellauri172.html on line 633: Incertitude qui vous poursuit comme la punition du partage, de l’indigne partage auquel on s’est honteusement soumis !
ellauri206.html on line 274: Le 27 juin 1829, Gautier rencontre celui qui allait devenir son « maître » en littérature, Victor Hugo, auquel le présentent Gérard et Pétrus Borel. Cet évènement précipite sa carrière d'écrivain.
ellauri264.html on line 88: Dans sa réaction violente contre le milieu à la fois dreyfusard et juif auquel il est intimement lié malgré lui, Rolland perd toute impartialité et finit pas assimiler les défenseurs de Dreyfus aux Juifs. La cause dreyfusarde, c’est la campagne des Juifs ou celle de la Banque juive. En realite, la plupart d’entre eux se tenaient à l’écart. Les Juifs ne voulaient pas qu’on les accuse de prendre parti pour Dreyfus parce qu’il était, comme eux, Juif.
xxx/ellauri173.html on line 288: Sous une fausse symétrie, de part et d’autre de la serrure se cache une dissemblance radicale : c’est l’être humain qui a la clef – la clef de la serrure, la clef de la pièce qui enferme le singe, la clef du dispositif auquel l’homme soumet un animal qui ne demandait rien à personne, la clef de l’interprétation de toute l’expérience, la clef d’un regard scientifique ou voulu tel, quand le regard du singe n’est qu’un regard stressé, apeuré, c'est un interrogateur du jeu absurde qu’il subit sans en comprendre les tenants et aboutissants et sans en avoir lui-même institué les règles.
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